Famille Rester. Étranger
Du 20 au 25 août 2021
Les co-autrices de la Famille Rester. Étranger, Nicole Koffi, Barbara Manzetti, Sabrina Pennacchietti et Caroline Sebilleau, seront en résidence à Bétonsalon en compagnie de Juliette Pollet, conservatrice au CNAP et de Daisy Lambert, son assistante, du 20 au 25 août 2021.
Sous l’intitulé Personnellement je préfère merveilleux, autrement dit en koulango boundoukou Mien mi koro zingré tchiré, les auteures cèdent le mode de vie de l’œuvre processuelle et durable Rester. Étranger, au moyen d’un dispositif qui active la mémoire familiale.
Cette résidence est une étape de leur proposition dans le cadre de « La vie bonne », porté l’association AWARE – Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et le Cnap – Centre national des arts plastiques, destiné aux artistes femmes autrices d’œuvres performatives. « La vie bonne » fait écho à la question posée par Judith Butler : « Comment peut-on mener une vie bonne dans une vie mauvaise ? »
À la fois œuvre et auteure, la Famille Rester. Étranger performe depuis plusieurs années son entrée en France et dans la langue française. Sur ce seuil géographique, administratif, juridique, littéral, littéraire et poétique, émerge une écriture chorale qu’iels appellent fle, de l’acronyme FLE, Français Langue Étrangère. La langue augmentée d’expressions des langues maternelles des auteures est performée, imprimée, manuscrite sur des supports durables et périssables, tels que sols, murs, vitres, affiches, post-it, cartes, bobines de papier, ou trouvant hospitalité dans la forme d’un livre, d’un film, d’une création radiophonique.
Pagne de la mère, Maison Rester. Étranger, juin 2020. Photo : Barbara Manzetti
Bi hè yebor goussèguè lè tou tchilibor, Nous sommes les femmes de la famille Rester. Étranger, c’est le mois de juin 2020, nous écrivons une lettre à huit mains qui répond à l’appel à projets « La vie bonne », lancé par AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) et le Cnap (Centre national des arts plastiques). Les artistes femmes ont été invitées à réagir aux interrogations de Judith Butler « Comment peut-on mener une vie bonne dans une vie mauvaise ? », en 2020, lorsqu’elle recevait le prix Theodor Adorno, reprenant à son compte pour la transformer la question du penseur allemand. Comment peut-on avoir une vie bonne « à l’intérieur d’un monde dans lequel la bonne vie est structurellement ou systématiquement interdite au plus grand nombre ? » Pour Judith Butler, le second problème est de déterminer « la forme que cette question peut prendre pour nous aujourd’hui. Autrement dit : comment le moment historique dans lequel nous vivons conditionne et influence la forme de la question elle-même ? »
« À quoi bon une artiste seule dans son œuvre ? répond la Famille Rester. Étranger. Je suis du genre qui dans l’œuvre se réveille, dans l’œuvre murmure, dans l’œuvre vit, avec d’autres qui y ont trouvé leur place. Des personnes qui n’ont pas les mêmes droits que moi. Le même droit d’habiter que moi. Qui ne reçoivent pas des autres la même considération que moi. »
Cette résidence sera l’occasion d’une immersion dans l’œuvre Rester. Étranger, dans le but de garantir les conditions éthiques de cession de l’œuvre au Centre National des Arts Plastiques. Elles seront accompagnées par d’autres auteures de la famille dont Prince Pacôme Nangoh, traducteur et interprète vers la langue agni (Côte d’Ivoire), Youssouf Hassan, spécialiste des architectures de survie, Hassan Abdallah et Bartolomeo Terrade, artistes sonores ; Olivier Marbœuf, invité en qualité de producteur, viendra réfléchir avec la famille à un versant filmique de l’œuvre.
Il s’agira en outre de confronter l’accessibilité de l’œuvre intergénérationnelle aux différentes habiletés des publics.
Engohinsé bobi hon lé /Le mariage de la fille du roi (lion) Nicole Koffi, performance dans le cadre de l’exposition Langue PMaternelle à La Maison de l’Ours, mai 2021, photo Paolo Codeluppi.
Les auteures citées ci-dessus certifient qu’iels ne sont pas seules dans l’œuvre Rester. Étranger, créée avec Abdelaziz Abdelkarim, Omar Haroune Aboubakar, Mohamed Bamba, Hussein Ishak Abdallah, Pascaline Denimal, Mohamed Hussein, Hélène Iratchet, Motawakil El Douma, Abdellah Ismail, Audrey Gaisan Doncel, EricYvelin, Bouchra Koné, Kassin Koné, Tanguy Nédélec, Masri Omar, Héloïse Pierre- Emmanuel, Chloé Schmidt, Corinne Lamesch, Maia Bosch, Ariane Leblanc, Benoit Briant et la famille Exposer/Publier, Barbara Coffy-Yarsel, Barış Yarsel, les enfants Eva, Mahé, Sorina, Gaston, Iris, Lila, les adolescents Gheorghe, Hélio et Lester, Massimiliano Manzetti, Fantôme Francis Terrade, Olivier Nourisson, Hugo Hecker, Simon Marini, Victor Donati et la famille R22 Tout-Monde, Marian del Valle, Kamal Hassan, Ismail Afghan, Charlotte Imbault, Gérard Mayen, Aurore Desprès, Mathys Berchery, Kieran Jessel, Esther Poryles, Geneviève Coudre, Virginie Colemyn, Viviana Moin, Claire Harsany, Denis Mariotte, Caroline Cournède, Sandrine Moreau, Mathilde Villeneuve, Alexandra Baudelot, Renaud Golo, la famille Les Laboratoires d’Aubervilliers, Natasa Petresin Bachelez, Marie-Laure Lapeyre, Pauline Bastard, Pauline Hurel, Pierre Simon, Christine Pécheux, Églantine Laval, Élodie Tincq, Line Francillon, Chiara Figone, la famille Serretta, la famille Agostoni, la famille Morin, Julie Nioche et la famille A.I.M.E., Elena Sorokina, Isabelle Ginot, Katarina Lanier, Gwenn Carion, Katerina Kracmanova, Karine Boudier, Garance Brehaudat, la famille Anacrouse, Alnour A.Y., Hassan Ali, les « Adam » et tous les membres et les soutiens de l’Occupation de l’université Paris 8 Saint-Denis Vincennes 2018, la famille PourLoger, la famille de la Bibliothèque universitaire de Paris 8, Isabelle Launay, Makis Solomos, Julie Perrin, Roberto Barbanti, Laurent Pichaud, Raphaëlle Doyon, Nathalie Coutelet, Barbara Formis, Sabine Macher, Chiara Palermo, Camille Paillet, Toshiba Nisan, Françoise Rognerud, Tecla Raynaud, Kristina Solomoukha, Paolo Codeluppi et la famille Maison de l’Ours, The Living And The Dead Ensemble, le Collectif La Seine, la famille Bureau des Dépositions, la famille Villa Mais d’Ici, Biss, la famille de Claudia et Gheorghe Le Jeune, la famille d’Aurel le Maigre, la famille d’Aurel le Nervuso, la famille d’Emil, Rodica et l’adopté Gheorghe Le Vieux, Mich-Mich, Virginie Bobin et la famille Qalqala, la famille CNAP / AWARE.
Depuis 2014, l’œuvre Rester. Étranger a été soutenue et accueillie par Jeter Son Corps dans la Bataille (CH), Revue Watt, La Terrasse – centre d’art de Nanterre, KHIASMA, Labex Arts H2 – Université de Paris 8, Les Laboratoires d’Aubervilliers, l’Université de Franche-Comté, Les Ateliers de Paris – June Events, Les Écritures Bougées, r22 tout-monde, Qalqalah قلقلة, La Maison de l’Ours, Initiative for Practice et Visions of Radical Care et KADIST.
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