Katia Kameli - Hier revient et je l’entends
Exposition du 19 janvier au 16 avril 2023
Une exposition à Bétonsalon et à l’ICI - Institut des Cultures d’Islam, Paris
Katia Kameli, Image du Roman algérien - Chapitre I, 2016 © Adagp, Paris, 2023 / Katia Kameli
Commissariat : Émilie Renard pour Bétonsalon et Bérénice Saliou pour l’ICI
Artiste, réalisatrice et productrice, Katia Kameli mène un travail dense et protéiforme depuis le début des années 2000. Forte d’une double culture française et algérienne, elle se fait passeuse entre différents territoires et questionne les points aveugles de l’Histoire. Suivant ses propres cheminements, elle relie des faits éloignés, renoue des liens distendus, donne à entendre des paroles silenciées pour écrire des contre-récits. Ses recherches se mêlent, s’enchâssent et tissent entre elles une multiplicité de perspectives. À l’intersection d’un langage poétique, d’études visuelles et de techniques artisanales, la pratique artistique de Katia Kameli est le fruit d’une grande fabrique de relations par affinités, proximités, et amitiés. Sa première exposition personnelle dans deux institutions parisiennes réunit un ensemble d’œuvres existantes et de nouvelles productions.
À l’ICI, l’exposition met un coup de projecteur sur vingt ans de créations. Elle souligne la cohérence d’une démarche où les récits circulent, se transforment, se transposent et se superposent, à travers le monde et les époques. L’artiste y embrasse le rôle de traductrice : ses photographies, vidéos, dessins et installations mettent en jeu un vocabulaire formel et conceptuel qui se conjugue au sein d’un espace intermédiaire entre les langues, les sons, les esthétiques et les cultures. Le projet Le Cantique des oiseaux, co-produit avec La Criée, centre d’art contemporain à Rennes, inclut une vidéo réalisée à la Goutte d’Or en partenariat avec le Conservatoire du 18ème Gustave Charpentier. L’œuvre Stream of Stories, sur les métamorphoses des fables de Kalîla wa Dimna qui ont inspiré Jean de La Fontaine, est augmentée d’une extension en tuft conçue en collaboration avec l’artiste-textile, Manon Daviet.
L’exposition à Bétonsalon s’organise autour du Roman algérien ; elle présente les trois vidéos qui le composent, réalisées entre 2016 et 2019 et déploie une recherche en acte pour un quatrième chapitre qui prend pour point de départ le film La Nouba des femmes du mont Chenoua réalisé par l’écrivaine et cinéaste algérienne Assia Djebar en 1977. En prenant appui sur ce premier film algérien réalisé par une femme, qui circule aujourd’hui d’une copie à une autre, Katia Kameli semble prolonger le geste de celle qui revient sur les traces de femmes résistantes pendant la guerre de l’indépendance dans la ville et les montagnes de Cherchell. Par le recueil de paroles de femmes de différentes générations, elle compose un récit polyphonique vivant où les histoires intimes et collectives se donnent à entendre par-dessus les complexités du passé colonial.
Le titre de l’exposition, « Hier revient et je l’entends », est issu de Femmes d’Alger dans leur appartement, roman d’Assia Djebar de 1980.
Vue de l’exposition « Hier revient et je l’entends » de Katia Kameli, Bétonsalon – centre d’art et de recherche, Paris, 2023. Éléments de scénographie pour le chapitre 4 du Roman algérien, impressions de photogrammes du film d’Assia Djebar « La nouba des femmes du mont Chenoua » (1977) et de photographies de tournage par Julien Graux, ouvrages et documents de et sur Assia Djebar © Adagp, Paris, 2023 / Katia Kameli. Photo : Marc Domage_
Katia Kameli, « Trou de mémoire », 2018. Installation photographique, Bétonsalon – centre d’art et de recherche, Paris, 2023 © Adagp, Paris, 2023 / Katia Kameli. Photo : Marc Domage
Katia Kameli, « Le Roman algérien, chap. 1, 2, 3 », 2016, 2017 et 2019, Bétonsalon – centre d’art et de recherche, Paris, 2023 © Adagp, Paris, 2023 / Katia Kameli. Photo : Marc Domage
Vue de l’exposition « Hier revient et je l’entends » de Katia Kameli, Bétonsalon – centre d’art et de recherche, Paris, 2023 © Adagp, Paris, 2023 / Katia Kameli. Photo : Marc Domage
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