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    9 esplanade Pierre Vidal-Naquet

    75013 Paris
    +33.(0)1.45.84.17.56
    Adresse postale
    Bétonsalon - centre d'art et de recherche
    Université de Paris
    5 rue Thomas Mann
    Campus des Grands Moulins
    75205 Paris Cédex 13

Festival Courtisane

Bétonsalon – centre d’art et de recher­che
invite
Courtisane – fes­ti­val et pla­te­forme de dif­fu­sion de cinéma et d’art audio­vi­suel

9, 10 et 11 décem­bre 2021

Depuis 2002, Courtisane orga­nise un fes­ti­val à Gand en Belgique : sa pro­gram­ma­tion se déploie dans un kaléi­do­scope de styles, de sup­ports, de gestes, de lan­ga­ges et d’émotions et com­pose un patch­work d’œuvres his­to­ri­ques ou récen­tes qui par­ta­gent une soif de l’expé­ri­men­ta­tion, une signa­ture et un sens de la résis­tance. Cette invi­ta­tion prend la forme d’une pro­gram­ma­tion sur trois jours qui réunit les courts-métra­ges de Kevin Jerome Everson, des œuvres de Lis Rhodes, ainsi que les films d’Annik Leroy, Beatrice Gibson et Nina Menkes.

Programme
avec les films de Kevin Jerome Everson, Beatrice Gibson, Annik Leroy, Lis Rhodes, Nina Menkes

Voir le pro­gramme

Jeudi 9 Décembre, à 19h :

Kevin Jerome Everson

Matériau, pro­cé­dure et pro­ces­sus : ces trois mots défi­nis­sent le cœur de la démar­che artis­ti­que de l’artiste-cinéaste Kevin Jerome Everson. C’est avec cette appro­che, fondée sur une pré­fé­rence pour le mini­ma­lisme et une for­ma­tion en sculp­ture et en pho­to­gra­phie de rue, qu’il sait mieux que qui­conque évoquer la poé­ti­que des vies et des expé­rien­ces des com­mu­nau­tés afro-amé­ri­cai­nes de la classe ouvrière.
Vivant et ensei­gnant en Virginie, mais né et élevé à Mansfield, Ohio, enfant de parents venus du Mississippi pen­dant la Grande Migration, Everson réa­lise des films qui sont inex­tri­ca­ble­ment liés aux condi­tions socio-économiques et à l’his­toire du Midwest et du Sud des États-Unis. En plus de vingt ans, il a pro­duit un corpus de plus de 170 courts métra­ges et d’une dou­zaine de longs métra­ges, qui se dis­tin­guent tou­jours par le soin excep­tion­nel qu’ils appor­tent aux spé­ci­fi­ci­tés du lieu, du mou­ve­ment, de la parole et de la forme.
Extrait de « IFO », Kevin Jerome Everson, 2017. © Picture Palace Pictures

Kevin Jerome Everson, Eason, 2016, 15’
(sous-titrage fran­çais)
Réalisé dans le cadre du cen­te­naire de la grande migra­tion afro-amé­ri­caine à Philadelphie, en Pennsylvanie, Eason est un court-métrage libre­ment ins­piré de la vie de James Walker Eason (1886-1923), membre de longue date de l’UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League) de Philadelphie.

Kevin Jerome Everson, Fe26, 2014, 7’ (sous-titrage fran­çais)
Tourné en 16mm à l’été 2013, Fe26 suit deux hommes sur la côte est de Cleveland, Ohio. Le film met en lumière les ten­sions entre le tra­vail illé­gal (le vol de pla­ques d’égouts et de tuyaux en cuivre) et les maniè­res de sur­vi­vre dans des zones où le taux de chô­mage est très élevé.

Kevin Jerome Everson, Sound That, 2014, 12’
(sous-titrage fran­çais)
Sound That suit les employés du dépar­te­ment des eaux de Cleveland à la recher­che de ce qui se cache en des­sous, lorsqu’ils enquê­tent sur les fuites dans les infra­struc­tu­res du comté de Cuyahoga, Ohio. Le son invite le spec­ta­teur/audi­teur à décou­vrir les sons creux qui se cachent sous les sur­fa­ces de Cleveland.

Claudrena N. Harold, Kevin Jerome Everson, Hampton, 2019, 7’
Black Voices, la cho­rale de gospel de l’Université de Virginie, est de retour après un concert triom­phant à Hampton Roads.

Kevin Jerome Everson, Music from the Edge of the Allegheny Plateau, 2019, 7’
Rappeurs et chan­teurs de gospel, dans la rue et chez eux. Everson a été ins­piré par The Little Richard Story (1980) de William Klein, un film qui raconte la vie de l’icône du rock-and-roll à tra­vers les yeux et les expé­rien­ces de ses ami·es, de sa famille et de ses imi­ta­teur·­ri­ces.

Kevin Jerome Everson, IFO, 2017, 10’
(sous-titrage fran­çais)
À Mansfield, dans l’Ohio, des obser­va­tions d’OVNI don­nent lieu à de nom­breu­ses réflexions. Pendant ce temps, des jeunes de ban­lieue lèvent les poings vers le ciel en signe de red­di­tion.

Kevin Jerome Everson, Ears, Nose & Throat, 2016, 10’
(sous-titrage fran­çais)
Au cours d’un examen ORL, une femme raconte un événement hor­ri­ble dont elle a été témoin. Une his­toire tra­gi­que dont nous ne voyons, n’enten­dons ni ne sen­tons les hor­reurs, mais que nous ne pou­vons que trop bien ima­gi­ner.

Kevin Jerome Everson, Recovery, 2020, 10’
Un avia­teur suit une for­ma­tion à la 14e esca­dre d’entraî­ne­ment au pilo­tage de la base aérienne de Columbus, à Columbus, Mississippi.

Vendredi 10 Décembre, à 19h :

Annik Leroy

Annik Leroy, Tremor, 2017, 92’
Es ist immer Krieg : ces mots obsé­dants emprun­tés à la poé­tesse et écrivaine Ingeborg Bachmann cons­ti­tuent le sous-titre du der­nier film d’Annik Leroy, Tremor (2017). Mais cette phrase met également en exer­gue un sen­ti­ment qui tra­verse toute l’œuvre de cette pho­to­gra­phe et cinéaste bruxel­loise : un sen­ti­ment de non-réconci­lia­tion, de refus de se rési­gner aux vio­len­ces qui imprè­gnent notre quo­ti­dien. Les films de Leroy nous rap­pel­lent que les his­toi­res d’oppres­sion et d’injus­tice conti­nuent de hanter le pré­sent, que leur pré­sence n’est pas seu­le­ment per­cep­ti­ble dans les cica­tri­ces ins­cri­tes dans les pay­sa­ges phy­si­ques qui tra­ver­sent l’Europe contem­po­raine, mais qu’elle se réper­cute également dans d’innom­bra­bles cas de vio­lence et de des­truc­tion qui pas­sent en toute impu­nité. Ce sont ces trem­ble­ments à peine per­cep­ti­bles et mena­çants qui pénè­trent conti­nuel­le­ment nos vies quo­ti­dien­nes et nos rela­tions inter­per­son­nel­les, que l’on peut res­sen­tir à tra­vers les films, les vidéos et les ins­tal­la­tions que Leroy a réa­li­sés depuis 1980 ; une variété d’œuvres qui, cha­cune à leur manière, résu­ment les mots de Bachmann : « Ici, dans cette société, il y a tou­jours la guerre, il n’y a pas de guerre et de paix, il n’y a que la guerre ».

suivie d’une dis­cus­sion avec l’artiste Annik Leroy et le com­mis­saire d’expo­si­tion Stefano Miraglia

Extrait de « Tremor », Annik Leroy, 2017. © Auguste Orts Production / Cobra Films

Samedi 11 Décembre, à 16h :

Lis Rhodes

Introduction par Baptiste Jopeck de la revue Les Saisons

Depuis les années 1970, l’artiste et réa­li­sa­trice Lis Rhodes réa­lise un tra­vail radi­cal et expé­ri­men­tal qui remet en ques­tion les récits hégé­mo­ni­ques et le pou­voir de la struc­ture du lan­gage grâce au cinéma, au son, au dessin, à la per­for­mance, à la pho­to­gra­phie, à l’écriture et à l’ana­lyse fil­mi­que. Lis Rhodes a étudié au North East London Polytechnic et au Royal College of Art (RCA), puis a ensei­gné au RCA et au Slade pen­dant trente ans. Figure clé et pro­gram­ma­trice de cinéma de la London Film-Makers’ Cooperative (LFMC), Rhodes a également été membre fon­da­trice de Circles, réseau fémi­niste de dif­fu­sion de films.

Lis Rhodes, Light Music, 1975, 2x16mm, 25’
« Light Music a été réa­lisé pour pal­lier le manque d’atten­tion accordé aux com­po­si­tri­ces en Europe. Le projet a débuté comme une com­po­si­tion de des­sins, puis cela s’est trans­formé en une com­po­si­tion sonore, où les inter­val­les entre les lignes sont enre­gis­trés comme des bruits dif­fé­ren­ciés ou des "notes". Les des­sins ont ensuite été filmés à l’aide d’un banc-titre (une caméra qui sert à animer des images fixes). L’objec­tif de la caméra se rap­pro­che et s’éloigne des des­sins ; au fur et à mesure que les inter­val­les entre les lignes se rétré­cis­sent ou s’élargissent, l’ampli­tude du son aug­mente ou dimi­nue. L’image pro­duit un son qui devient lit­té­ra­le­ment une musi­que « légère » (light music).

Lecture du texte Whose History de Lis Rhodes par la réa­li­sa­trice Elsa Brès (en fran­çais)

Vue de « Light Music », Lis Rhodes, 1975. © Lis Rhodes

Lis Rhodes, Light Reading, 1978, 16mm, 20’
Moment char­nière dans la fil­mo­gra­phie de Lis Rhodes, Light Reading est son pre­mier film en voix-off, ainsi que son pre­mier film expli­ci­te­ment fémi­niste. Light Reading a ins­piré une suc­ces­sion de films d’essai fémi­nis­tes d’avant-garde en Grande-Bretagne ; peu de temps après son achè­ve­ment, Rhodes a écrit « Whose History ? », un texte essen­tiel qui confronte l’écriture de l’his­toire du cinéma pour et par les hommes, et plus lar­ge­ment le pro­blème de la fabri­que de l’his­toire.

Lis Rhodes, Running Light, 1996, 15’
En 1989, dans le cadre d’une recher­che sur l’état des réser­ves en eau pota­ble, Lis Rhodes et Mary Pat Leece se sont ren­dues en Virginie-Occidentale où des mines à ciel ouvert pol­luaient les sour­ces. Au fil de leurs dis­cus­sions sur les effets dévas­ta­teurs de l’exploi­ta­tion minière à ciel ouvert, elles évoquent un autre pro­blème majeur, celui des tra­vailleurs agri­co­les migrant·es.

Aura Satz, Lis Rhodes - The Warning that Never Was, 9’

Samedi 11 Décembre, à 18h :

Beatrice Gibson et Nina Menkes

Introduction par Jessica Macor

Beatrice Gibson, Deux sœurs qui ne sont pas sœurs, 2019, 21’
(Langues : anglais, fran­çais et por­tu­gais, sous-titres anglais)
Deux sœurs (qui ne sont pas des sœurs), deux gros­ses­ses, une voi­ture à deux places, une reine de beauté, un cani­che. L’élection d’un second fas­ciste, cette fois au Brésil. Un thril­ler sans crime. Le film est ins­piré par le scé­na­rio ori­gi­nal de Gertrude Stein, écrit en 1929 alors que le fas­cisme euro­péen pre­nait de plus en plus d’ampleur. Deux Sœurs se déroule dans le Paris contem­po­rain, dans un moment d’agi­ta­tion sociale et poli­ti­que com­pa­ra­ble. La réa­li­sa­trice fait appel à un réseau intime d’amis et d’influen­ces pour incar­ner les acteurs prin­ci­paux : la célè­bre poé­tesse new-yor­kaise Alice Notley et l’ensei­gnant Diocouda Diaoune. Deux Sœurs joue sur l’inté­rêt de Stein pour l’auto­bio­gra­phie et la répé­ti­tion. C’est un thril­ler abs­trait qui dresse un por­trait col­lec­tif. Une explo­ra­tion de l’héri­tage, de la res­pon­sa­bi­lité, de l’éthique et de l’avenir.
Extrait de « Deux sœurs qui ne sont pas sœurs », Beatrice Gibson, 2019 © Beatrice Gibson & VG Bild-Kunst

Nina Menkes, Queen of Diamonds, 1991, 77’
Queen of Diamonds suit la vie mar­gi­nale de Firdaus (Tinka Menkes), une crou­pière de bla­ck­jack qui vit à Las Vegas, entre les lumiè­res scin­tillan­tes du casino et l’oasis du désert menacé de dis­pa­raî­tre. Entre un mari dis­paru et la vio­lence domes­ti­que voi­sine, le monde frag­menté et hyp­no­ti­que de Firdaus jongle entre répé­ti­tion et colère refou­lée. Tourné avec une admi­ra­ble rigueur de com­po­si­tion fai­sant écho à Jeanne Dielman de Chantal Akerman, Queen of Diamonds est un chef d’œuvre, remar­qua­ble et exi­geant, du cinéma amé­ri­cain indé­pen­dant. La redif­fu­sion du film marque le début d’une nou­velle reconnais­sance de l’ensem­ble des tra­vaux de Menkes, saluée comme l’une des cinéas­tes les plus sub­ver­si­ves de sa géné­ra­tion.
Extrait de « Queen of Diamonds », Nina Menkes, 1991. © Arbelos Films

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