TP encadré par Vuth Lyno.

Vuth Lyno, UNTAC project, 2016. Courtesy de l’artiste

Le TP Hors-les-murs de l’Académie vivante s’adresse à une tren­taine d’étudiants, tous cursus confon­dus. Le but est de leur offrir la pos­si­bi­lité d’expé­ri­men­ter de nou­veaux for­mats de réflexions sur leur dis­ci­pline d’études à tra­vers une appro­che trans­dis­ci­pli­naire et artis­ti­que inno­vante.

Pour cette ses­sion, l’artiste cam­bod­gien Lyno Vuth, avec l’aide de quatre étudiants en art, est invité à col­la­bo­rer avec les pro­fes­seurs de l’Université Paris-Diderot afin de mettre en place un projet péda­go­gi­que et de créa­tion artis­ti­que sur une base de 24 heures de cours.

Prenant la ques­tion de l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge) comme point de départ de ce TP, l’artiste pro­pose aux par­ti­ci­pants de penser, en lien avec leur propre recher­che, à la manière dont des éléments exté­rieurs peu­vent influen­cer, trou­bler, détour­ner le par­cours d’un indi­vidu, d’un objet.

Lyno Vuth (né en 1982, à Phnom Penh, Cambodge) est artiste, cura­teur et direc­teur artis­ti­que du Sa Sa Art Projects, le seul espace de Phnom Penh qui soit auto­géré par des artis­tes. Il se situe dans le quar­tier his­to­ri­que connu sous le nom de “White Building”.
Les pra­ti­ques artis­ti­ques de Vuth sont avant tout par­ti­ci­pa­ti­ves et col­la­bo­ra­ti­ves : il col­la­bore avec des com­mu­nau­tés cam­bod­gien­nes et tra­vaille ainsi avec des cultu­res qui leur sont spé­ci­fi­ques. Vuth a obtenu un master d’his­toire de l’art à l’Université d’état de New-York, Binghamton, avec le sou­tient de la bourse Fulbright.
Vuth est en rési­dence à Bétonsalon, à Paris (2016), et a par­ti­cipé à l’International Art Residency à Para Site, Hong Kong (2015).

6 séan­ces de 2h30 - de 9h30 à 12h :

Le ven­dredi 30 sep­tem­bre 2016 : séance 1
Le direc­teur de l’Académie vivante de ce semes­tre, l’artiste Vuth Lyno, a pré­senté le thème qui va sous-tendre les dis­cus­sions, les réflexions et la créa­tion au cours du TP : l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge) qu’il pré­sente comme une méta­phore de l’inter­ven­tion d’un élément exté­rieur per­tur­ba­teur à l’ori­gine de la dévia­tion de tra­jec­toi­res. Autrement dit, l’artiste s’inter­roge sur la rela­tion entre les indi­vi­dus et le contexte dans lequel ils évoluent, ainsi qu’à la manière dont ce der­nier influence leur par­cours. Cette rela­tion entre un élément et un autre pourra être reprise, au vu des dis­ci­pli­nes et inté­rêts per­son­nels de chaque par­ti­ci­pant, en d’autres termes : il pourra s’agir de conta­gion, de conta­mi­na­tion, d’inter­rup­tion, de cham­bou­le­ments…
Pour cette pre­mière séance, deux jeux ont été mis en place afin de géné­rer une expé­rience tac­tile et cor­po­relle.

L’exercice du labyrinthe invite les participants à s’orienter, en communiquant entre eux, vers la sortie du labyrinthe.

Le deuxième jeu consiste à se faire passer un message entre plusieurs participants , seulement en mimant les informations.

Le ven­dredi 7 octo­bre 2016 : séance 2
Quatre grou­pes sont formés à partir de thé­ma­ti­ques qui orien­te­ront cha­cune des pro­duc­tions réa­li­sées col­lec­ti­ve­ment :
 Mémoire et iden­tité
 Environnement et expres­sion
 Connaissance et/ou pou­voir
 Fiction et repré­sen­ta­tion

Vuth Lyno a pré­senté le pro­ces­sus de moder­ni­sa­tion du Cambodge dans les années 1960 en par­tant de l’archi­tec­ture de la capi­tale cam­bod­gienne puis la for­ma­tion de la culture moderne khmère qui eut lieu à la même époque.

Pour encou­ra­ger les par­ti­ci­pants à concep­tua­li­ser, à se dis­tan­cer d’objets réels, Vuth Lyno leur a pro­posé de tenter d’épuiser la signi­fi­ca­tion d’une œuvre d’art en en dis­cu­tant d’une oeuvre pen­dant 10 minu­tes, avant de ques­tion­ner la notion même de concept : qu’est ce qu’un concept, en quoi est-il utile à la recher­che artis­ti­que et scien­ti­fi­que ?

Le ven­dredi 14 octo­bre 2016 : séance 3
Afin de rebon­dir sur les thé­ma­ti­ques abor­dées lors des séan­ces pré­cé­den­tes, la séance du TP a débuté avec un jeu : assis en cercle les par­ti­ci­pants se font passer une brique en inven­tant à chaque fois un usage à cet objet, jusqu’au moment où 100 uti­li­sa­tions pos­si­bles lui ont été assi­gnées. Il s’agit là d’un moyen de favo­ri­ser un déta­che­ment de l’aspect maté­riel des choses, en lais­sant libre cours à son ima­gi­na­tion.

Le ven­dredi 21 octo­bre 2016 : séance 4
Rendez-vous à la Réserve des arts pour s’ins­pi­rer et col­lec­ter des maté­riaux en pré­pa­ra­tion des deux semai­nes sui­van­tes qui seront consa­crées à la réa­li­sa­tion des pro­jets.

Le ven­dredi 28 octo­bre 2016 : séance 5 et le ven­dredi 4 novem­bre 2016 : séance 6
Les par­ti­ci­pants se retrou­vent en groupe pour pré­pa­rer leurs dif­fé­rents pro­jets et tester dif­fé­ren­tes métho­des de pré­sen­ta­tion de leurs tra­vaux dans l’espace de Bétonsalon.

Le samedi 5 novem­bre 2016 : rendu des tra­vaux.
Le fruit du tra­vail des grou­pes a été pré­senté lors du der­nier jour de l’expo­si­tion Anywhere But Here à Bétonsalon - Centre d’art et de recher­che, s’insé­rant dans l’espace même d’une expo­si­tion préexis­tante.

Ouvert à tous : ins­crip­tion via publics@­be­ton­sa­lon.net