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  • Bétonsalon - centre d'art et de recherche

    9 esplanade Pierre Vidal-Naquet

    75013 Paris
    +33.(0)1.45.84.17.56
    Adresse postale
    Bétonsalon - centre d'art et de recherche
    Université de Paris
    5 rue Thomas Mann
    Campus des Grands Moulins
    75205 Paris Cédex 13
  • Camille Henrot, The Pale Fox
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  • BS n°17
  • Camille Henrot, The Pale Fox

    20 septembre - 20 décembre 2014

    Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che a le plai­sir d’annon­cer la pre­mière expo­si­tion per­son­nelle de l’artiste fran­çaise Camille Henrot dans une ins­ti­tu­tion publi­que pari­sienne. The Pale Fox est un envi­ron­ne­ment immer­sif qui pour­suit la recher­che enta­mée par l’artiste avec son film Grosse Fatigue (2013) récom­pensé par le Lion d’argent à la 55ème Biennale de Venise. Alors que Grosse Fatigue fai­sait le pari de raconter l’his­toire de l’uni­vers en treize minu­tes, The Pale Fox est une médi­ta­tion sur le désir intime de chacun de com­pren­dre le monde à tra­vers les objets qui l’entou­rent. Comme l’expli­que Camille Henrot : « Le sujet prin­ci­pal de l’ins­tal­la­tion The Pale Fox est celui de la curio­sité mala­dive, cette envie irré­pres­si­ble d’agir sur les choses, de pour­sui­vre des buts, de réa­li­ser des actions dont les consé­quen­ces finis­sent par imman­qua­ble­ment par se retour­ner contre leur auteur. »

    Dans une cel­lule spé­ci­fi­que­ment cons­truite pour l’expo­si­tion, plus de 400 pho­to­gra­phies, sculp­tu­res, livres et des­sins – ache­tés sur eBay pour la plu­part, pour cer­tains emprun­tés à des musées, pour d’autres trou­vés ou pro­duits par l’artiste – sont pré­sen­tés sur un ensem­ble d’étagères des­si­nées par Camille Henrot. A chacun des quatre murs de cet espace tout à la fois phy­si­que et mental, mais aussi pres­que domes­ti­que – ce pour­rait être celui d’une cham­bre, un espace habité – est asso­cié un élément natu­rel, un point car­di­nal, un âge de la vie et un prin­cipe phi­lo­so­phi­que de Leibniz : enta­mée par « le prin­cipe de l’être » (où tout com­mence : nais­sance et enfance), l’ins­tal­la­tion se pour­suit avec « la loi de la conti­nuité » (où tout se déve­loppe : crois­sance et ado­les­cence), puis se pose sur « le prin­cipe de raison suf­fi­sante » (là où sont les limi­tes : âge adulte) et s’arrête sur le « prin­cipe des indis­cer­na­bles » (com­ment les choses s’altè­rent et dis­pa­rais­sent : vieillesse).

    Il existe selon les termes de Camille Henrot un « excès de prin­ci­pes » dans The Pale Fox. C’est dans ce « délire de grou­pe­ment » patho­lo­gi­que et quasi érotique que l’arbi­traire rede­vient pos­si­ble. Il n’y a pas d’har­mo­nie sans dishar­mo­nie, pas de connais­sance sans accu­mu­la­tion ni sans décep­tion de la vie. Le son « ambient » inter­rompu par des quin­tes de toux de l’expo­si­tion, com­po­sée par le musi­cien Joakim ren­force ce sen­ti­ment par son carac­tère tout à la fois pro­tec­teur et atem­po­rel. La frise nar­ra­tive pro­po­sée par The Pale Fox est conçue comme une para­bole dyna­mi­que de l’échec cons­ti­tu­tif à toute vel­léité d’appré­hen­sion de la glo­ba­lité. « Ce que j’ai voulu faire avec The Pale Fox c’est tour­ner en déri­sion la volonté de cons­truire un envi­ron­ne­ment cohé­rent car malgré tous nos efforts pour bien faire on finit tou­jours par avoir un caillou qui traîne dans la chaus­sure ».

    Ce caillou qui traîne dans la chaus­sure, prin­cipe per­tur­ba­teur mais néces­saire, est assi­milé par Camille Henrot au Renard Pâle, per­son­nage du livre éponyme de Marcel Griaule et Germaine Dieterlen paru en 1965. Cette étude anthro­po­lo­gi­que des Dogons d’Afrique de l’Ouest a pro­fon­dé­ment trans­formé la récep­tion occi­den­tale des cultu­res afri­cai­nes, en fai­sant état d’une cos­mo­go­nie ances­trale com­plexe recou­vrant des éléments de phy­si­que, d’astro­phy­si­que, d’agri­culture, de bio­lo­gie molé­cu­laire, ainsi que de mathé­ma­ti­que et de méta­phy­si­que. Dans ce mythe des ori­gi­nes, le dieu Ogo, le Renard Pâle, incarne le désor­dre dans sa dimen­sion avide et impa­tiente, mais aussi créa­trice. « C’est cela que j’aime dans la figure du renard : il n’est ni mau­vais ni bon, il est ce qui gène, altère, modi­fie un schéma ori­gi­nel qui se vou­lait par­fait et équilibré. Le renard est en ce sens un anti­dote à l’esprit d’un tel sys­tème, ce qui le tra­vaille de l’inté­rieur. » Méditation sur l’ordre et le désor­dre, The Pale Fox s’adresse au carac­tère cou­pa­ble, tra­gi­que de l’espèce humaine dans sa dimen­sion la plus déri­soire : celle, dit Bataille, qui s’incarne dans le moment de se couper les ongles, ou de mettre ses chaus­set­tes. Mise en scène d’une ten­ta­tive impos­si­ble et féti­chiste d’ordon­ner les idées et les objets, l’expo­si­tion n’en livre pas moins son uni­vers clos au poten­tiel libé­ra­toire d’un renard insa­tia­ble.

    Dans la lignée de la col­la­bo­ra­tion ini­tiée en 2012 par Camille Henrot dans le cadre du Smithsonian Artist Research Fellowship (Washington DC) pour la pré­pa­ra­tion de Grosse Fatigue, The Pale Fox a été nourri d’un par­te­na­riat avec le Muséum natio­nal d’Histoire natu­relle de Paris. Une série de conver­sa­tions réu­nis­sant artis­tes, scien­ti­fi­ques et conser­va­teurs de musées se tien­dra à l’automne entre Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che et le Muséum natio­nal d’Histoire natu­relle ; elle sera inau­gu­rée par une inter­ven­tion de Camille Henrot le 24 sep­tem­bre 2014. Un livre d’artiste coédité par Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che paraî­tra en 2015.

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    Vue de l’exposition de Camille Henrot, "The Pale Fox". Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2014. © Aurélien Mole

    À propos de Camille Henrot
    Camille Henrot (née en 1978 en France) vit et tra­vaille à New York. Son tra­vail a béné­fi­cié d’expo­si­tions solos au New Museum, New York (2014) ; au Schinkel Pavillon, Berlin (2014) ; au New Orleans Museum of Art (2013) ; à la Slought Foundation, Philadelphia (2013) ; et chez kamel men­nour, Paris (2012). Elle a également par­ti­cipé à de nom­breu­ses expo­si­tions col­lec­ti­ves, parmi les­quel­les Companionable Silences, Nouvelle Vague, Palais de Tokyo, Paris (2013) ; A Disagreeable Object, SculptureCenter, New York (2012). Camille Henrot a reçu le Lion d’argent à la 55ème Biennale de Venise en 2013 et est actuel­le­ment nomi­née pour le prix Hugo Boss 2014. Elle est actuel­le­ment co-com­mis­saire avec Ruba Katrib de l’expo­si­tion col­lec­tive Puddle, Pothole, Portal qui ouvrira ses portes au Sculpture Center de New York en octo­bre 2014.

    Télécharger le dos­sier de presse

    Une expo­si­tion copro­duite par Bétonsalon – Centre d’art et de recher­che, Paris, Chisenhale Gallery, Londres, Kunsthal Charlottenborg, Copenhague, Westfälischer Kunstverein, Münster où elle est suc­ces­si­ve­ment réa­gen­cée entre 2014 et 2015.

    Un projet sou­tenu par le SG / SCPCI / DREST du minis­tère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l’appel à projet de recher­ches « Pratiques inter­cultu­rel­les dans les ins­ti­tu­tions patri­mo­nia­les », ainsi que par le Curating Contemporary Art Programme of the Royal College of Art dans le cadre du MeLa* European Museums in an age of migra­tions Research Project.

    Nous remer­cions les gale­ries kamel men­nour, Paris, Johann König, Berlin et Metro Pictures, New York pour leur sou­tien ainsi que le spon­sor de l’expo­si­tion : Saint Maclou & Leroy Merlin & iGuz­zini.

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