Jikken kōbō
Kuniharu Akiyama, Hideko Fukushima, Kazuo Fukushima, Noaji Imai, Shozo Kitadai, Tetsuro Komai, Kiyoji Otsuji, Keijiro Sato, Takahiro Sonoda, Hiroyoshi Suzuki, Toru Takemitsu, Katsuhiro Yamaguchi, Hideo Yamazaki, Joji Yuasa
Commissariat : Mélanie Mermod
- Vue de l’exposition "Jikken kōbō", Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2011. Image : Aurélien Mole
Le Jikken kōbō (実験工房 Atelier expérimental) est un collectif comprenant des plasticiens, compositeurs, photographes, scénographes, un poète et critique de musique, un concepteur lumière, un graveur, un pianiste et un ingénieur. Actif de 1951 à 1958 à Tokyo, l’Atelier expérimental a généré des formes d’événements artistiques atypiques, entre ballet, récital et art environnemental, proposant une vision transdisciplinaire, axée sur la question de l’oeuvre collaborative, de l’expérimentation de nouveaux formats de présentation et d’une expérience « sensorielle » de l’art. À travers les multiples collaborations de ce collectif se dessine une scène artistique japonaise dès les années 1950 extrêmement riche, largement eclipsée dans l’histoire de l’art internationale suite à la découverte du Gutai bijutsu kyōkai (具体美術協会 Association d’art concret) par Michel Tapié lors de son voyage au Japon en 1957. Jusque dans les années 1990, le Jikken kōbō, comme une grande partie des formes expérimentales des années 1950, a peu soulevé l’intérêt des historiens de l’art japonais, et demeure encore peu connu aujourd’hui.
Le 24 novembre 1951, le Jikken kōbō présentait sa première création collective, un ballet intitulé “La Joie de vivre” créé à l’occasion de la première rétrospective de Pablo Picasso à Tokyo. Soixante ans plus tard, Bétonsalon présente les recherches initiées par ce collectif japonais transdisciplinaire, dont les expérimentations et les procédés
sur les questions de la synthèse des arts, de l’expérience spectatoriale ou des nouvelles technologies restent en grande partie à étudier. Il apparaît nécessaire aujourd’hui d’offrir une large perspective sur les activités des membres du Jikken kōbō en examinant leurs liens avec d’autres collectifs et artistes au Japon, en France et à l’étranger.
L’exposition présentera des oeuvres, films, diaporamas, documents et photographies en lien avec les activités du collectif. Des travaux personnels proteïformes tels qu’un mobile de Shozo Kitadai, une vitrine de Katsuhiro Yamaguchi et une lithographie de Hideko Fukushima viendront nourrir la compréhension de leur recherches. Une partie de la correspondance entre Kuniharu Akiyama, membre du Jikken kōbō, et John Cage sera montrée, emblématique des nombreux échanges que le collectif pouvait avoir avec les différents acteurs de la musique expérimentale. Parmi les formes de présentations que les membres du Jikken kōbō ont inventé seront présentés trois « Autoslides »
(premier exemple de diaporama sonore) réalisés en 1953, puis renumérisés en 1986 par Yamaguchi Katsuhiro. Ces différents artefacts, empruntés à des collections publiques et privées au Japon, permettront de témoigner des divers dispositifs d’exposition, des ballets, récitals de musique et lectures de poésie créés par l’Atelier expérimental.
Télécharger le dossier de presse
- Vue de l’exposition "Jikken kōbō", section "Ballet". Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2011. Image : Aurélien Mole
Partager