En mixité choisie
En 1976, Monique Wittig et Sande Zeig publiaient leur Brouillon pour un dictionnaire des amantes; à partir d’une relation neuve au langage, à l’emploi de tournures féminisées inattendues (« cadavres exquises », « animales », etc.), de déplacement de sens voire d’inventions langagières, elles déployaient un monde mythique d’Amazones, une civilisation lesbienne entière avec ses rites, ses mémoires et ses gestes.
Bye Bye Binary, collective de recherche et de création typographique fondée en 2018, s’attache également à ouvrir d’autres récits dans la langue qui s’écrit : réactualisation et inventions de slogan·es, piratage de la grammaire, ligatures post-genre, etc. La collective a été invitée à célébrer Wittig cette année en créant une série de drapeaux qui ont pris place dans l’espace de Bétonsalon pour la fin du programme Cap pour l’île des vivantxs.
En guise d’activation, le workshop « toutes pratiques agréables en bouche » propose une après-midi de réflexion et de création autour des formes graphiques et iconographiques que l’on peut donner au langage, et encore plus à nos langages féministes, queer, malpolis, mal policés.