« Romancière, féministe, mère, essayiste, éditrice, professeur, misanthrope et lesbienne » : c’est ainsi que se présente Bertha Harris en signature de son article sur la définition de la littérature lesbienne dans le numéro du journal américain Heresies consacré à l’art et aux artistes lesbiennes en 1977. Quelques mois plus tôt, elle vient de publier Lover, roman psychédélique et expérimental, connu de façon assez confidentielle et encore jamais traduit.
Un livre culte, qui l’a souvent amenée à être considérée comme la Monique Wittig américaine, avec tout ce que ces rapprochements ont de bancal. Wittig lui dédicace d’ailleurs un exemplaire du Corps lesbien, « en attendant une consorité internationale gay plus étroite » et « en espérant [la] connaître prochainement ». Dorothy Allison, qui fut son élève, parle d’elle dans plusieurs textes qui figurent dans Peau. À propos de sexe, de classe et de littérature (1994).
Cette séance d’arpentage sera l’occasion de découvrir quelques-uns des écrits de Bertha Harris, non seulement Lover mais aussi Confessions of Cherubino (1978) et The Joys of Lesbian Sex (1977), sobrement traduit en français par Les joies de Lesbos.