Coline Ardouin s’intéresse aux frontières entre la création artistique, le patrimoine culturel et les thématiques d’inclusion et d’égalité des chances. Conservatrice-restauratrice d’art contemporain de formation, ses recherches portaient sur la conservation des organismes vivants, et notamment des plantes vivantes, dans les installations contemporaines. Ces sujets d’étude découlent de sa sensibilité aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Elle a œuvré pour l’accès aux études supérieures de personnes réfugiées et demandeuses d’asile et l’accompagnement d’artistes réfugiés pour leur insertion dans la scène artistique suisse. Elle se spécialise ensuite dans l’accessibilité culturelle.

Coline Ardouin coordonne actuellement le pôle Art et Handicap 75 au sein de Souffleurs de Sens – Groupe SOS Solidarités. Les questions d’accessibilité, d’inclusion, d’autonomie et d’éducation artistique sont au cœur des préoccupations de Souffleurs de Sens. L’ambition est de faire vivre et de favoriser l’autodétermination par le biais de l’accès à la culture dans les parcours de vie. A Souffleurs de Sens, elle pilote l’orientation du pôle ressource Art et Handicap 75 à destination des professionnelles/professionnels des secteurs culturel et social. Ainsi, elle les accompagne à la création de projets d’EAC, forme et sensibilise à l’accessibilité culturelle et organise des rencontres professionnelles. Le pôle Art et Handicap 75 fait partie d’IMAGO le réseau des pôles Art et Handicap franciliens – un espace de partage de pratiques, de méthodologies et de ressources pour favoriser l’accès de toutes et tous à la culture.

Lucas Fritz est docteur en sciences de l’information et de la communication. Ses travaux portent sur le rôle des dispositifs de communication et de leur accessibilité dans la formation des mouvements sociaux de la neurodiversité et plus largement sur les liens entre technologie, militantisme et handicaps neuro/psys.

Il a écrit pour diverses revues politiques ainsi que scientifiques telles que Trou Noir, Multitudes ou encore Terminal. Il coordonne le projet de recherche-création Landing Zones consacré aux politiques du repos et de la neurodiversité au sein des écoles d’art.

Aux affections subies dans sa longue histoire médicale, Benoît Piéron substitue ce qu’il baptise sa « maladie de compagnie », expression qui auréole son acceptation d’une qualité presque réconfortante. Benoît Piéron puise ses matériaux dans les hôpitaux et les environnements médicaux et se les réapproprie pour ouvrir d’autres mondes enchanteurs, libres de toute frontière et loin de l’héroïsme romantique propre aux métaphores habituelles de la maladie.

Sa palette de couleurs caractéristique, faite de jaunes pâles, bleus ciel, lilas et roses, qu’il compose en patchwork sur des matelas, fauteuils et autres tentures, est celle des draps réformés des hôpitaux. En les récupérant pour composer ses œuvres, l’artiste transporte ces tissus chargés d’histoire vers un avenir plus paisible, contrastant le climat souvent froid, voire inquiétant du monde de la santé.

Le vocabulaire de Benoît Piéron s’est construit à partir de ses expériences du temps ralenti et distendu de la maladie, de même que de son espace à la fois rétréci et expansif. Ses installations rendent compte de ses voyages immobiles, de la sensation du corps « au format paysage » ou encore du sentiment de vivre « hors-champ ». Les rêveries issues de ces souvenirs hospitaliers sont autant de manières de protester contre les normes validistes et productivistes.